vendredi 1 octobre 2010

Marathon de Berlin 2010

Il y a pas mal de temps que je n'ai pas écrit sur mon blog : Préparation de mon premier "gros" trail (les Burons), fin de saison où la motivation pour écrire manquait un peu à l'appel et puis il y a eu la préparation de mon second marathon qui a débuté aux premiers jours d'août.

L'objectif affiché de ce second marathon était de me rapprocher de mon réel potentiel sur la distance. En effet celui de Toulouse en 2008 avait pour but de me faire découvrir la distance et le chrono objectif avait été volontairement gonflé ... ce qui ne m'avait malgré tout pas empêché de terminer avec de foutues crampes !

Pour ce second marathon, tant qu'à y être on ne s'est pas embêté en choisissant le marathon le plus célèbre pour son côté "roulant" et composé de larges avenues, j'ai nommé Berlin ... Gébré, gare à tes fesses Shadock arrive ! :-)

Après un premier essai avec le trail des Burons, j'ai également concocté en solo le plan d'entrainement pour cette tentative avec un objectif de 3h30. Ce chrono n'est pas forcément très "gourmand" vis-à-vis de mon record sur 10km mais mon expérience sur longue distance étant mince et ma prudence légendaire me rappelant régulièrement à l'ordre, je me suis dit : "3H30, ce serait déjà bien !".

La photo n'est pas d'archive ... c'est la météo du vendredi ;-)

Bref, préparation digérée sans souci : pas de blessure, pas de fatigue de fond et nous voilà dans le sas de départ 3h15/3h30 planqué dans notre simili-sac poubelle aux couleurs du sponsor fourni par l'organisation sous une pluie berlinoise bien installée, avec de jolies flaques déjà formées et fort heureusement une température plutôt clémente voire idéale (dans les 15°C).
Premier coup de stress en me demandant si j'ai bien fait d'ignorer les badigeonnages réguliers à la crème Nok les jours précédant et autres produits "miracles" destinés à améliorer la résistance de mes petits petons au détrempage qui m'attend.
Second petit coup de stress avec cette foutue boisson d'attente qui m'a redonné l'envie d'aller au petit coin. Sortie du sas, vidange contre une grille dans un buisson un peu devant tout le monde ... désolé pour le spectacle mais voici la triste réalité du marathonien stressé sur la ligne de départ ! :-)

Lâcher de ballon, coup de feu du starter (que l'on devine plus qu'on entend) et lentement le troupeau de plus de 35.000 coureurs se lance en marchant lentement, vite, puis quelques trots et enfin avec un petit footing tranquille avant de trouver rapidement son allure de course dès le passage sous l'arche.

Bon, malgré les alertes préalables d'un coureur ayant fait le marathon de Paris, on ne trouve que peu de détritus par terre lors du départ (sac poubelle protecteur, bouteille). A croire que les coureurs à Berlin font attention à déposer leurs déchets sur le terre-plein central ... ou que la pluie motive la plupart à garder cette protection kway-esque (aussi mouillé dedans que dehors).

1,5 km que l'on est lancé et voilà que l'envie de pisser me reprend ! Hésitation qui reste brève et voyant que nous sommes encore sur Tiergarten (jardin), je fais un crochet rapide contre un arbre, marque mon territoire sur cette "petite" avenue (qui traverse tout Berlin) et repars de plus belle, bien remis, bien décontracté ... désormais lancé sur Ze famous ligne bleue.

Au 5ème kilomètre, comme prévu et comme déjà fait à Toulouse, je conserve une petite bouteille pour éviter le ravito et boire de mon côté. Il y a du monde, c'est peu de le dire ; mais au final, j'estime faire peu d'écart quand je veux doubler.

Vers le 9ème kilomètre, le gag ... Mon "soutien-gorge" (comme j'aime à le nommer ainsi) me lâche. Il faut comprendre par là que ma ceinture cardio se déclipse au niveau de l'émetteur et forcément c'est la première fois que ça arrive ! Grrrr ... Bon certains diront : "Quel intérêt du cardio ?" ... oui mais bon moi, même si je ne le regarde pas pendant la course, je bade devant la coucourbe sur mon ordi après ... chacun son plaisir non mais alors ! :-)
Bref, j'essaie de relever mon t-shirt comme je peux en écartant ma ceinture porte dossard et porte-gels pour remettre tout ça en place ... tout ça en courant et en essayant de garder ma vitesse obectif de départ soit 12.2 km/h

Une fois remis de mes émotions je fais malgré tout quelques vérifications et là remerde ! J'ai pommé 2 gels sur 6 :-( ... Ahhh non pas coool là !!! Du coup, difficulté supplémentaire pour ma pomme, faire mes petits calculs en courant : je n'ai plus que 4 gels, je voulais prendre le premier au 10km et puis un tous les 5km ... il m'en manque 2 ; par quoi les remplacer et quand prendre ces produits "non testés avant course" ... bref, la course à la "coulante" est-elle ouverte ? Désolé de parler ainsi mais je retranscris pêle-mêle mes pensées (peu profondes certes) de marathonien en herbe.

Je décide finalement de prendre mes gels jusqu'au 25ème kilomètre, de prendre une banane entière vers le 30ème et de tenter le gel proposé par l'organisation au 35ème : Inch'allah comme on dit au pays !

A par ça, la course se déroule comme prévue. Je suis donc à 12,2 sur les 10 premiers kilomètres. Je veux accélérer légèrement sur la suite mais ne parvient pas à faire moins que 12,5 km/h ... sans doute grisé par la foule dans et hors de la course et puis sans doute également la forme qui est là.

Je boucle mon semi en 1h44'33. Contrairement à Toulouse où j'étais vraiment nickel au niveau musculaire, je sens ici à Berlin que ceux-ci "travaillent" mais vraiment pas de quoi s'inquiéter ... travailler ne signifie par forcément douleurs ou autres "joyeusetés".

Après le semi, je décide de rester sur cette vitesse. Au ravito du 25ème kilomètre, je bois après avoir pris mon dernier gel et me saisis d'une banane dépecée que je prends à pleine main ... ça pègue ... mais je la garde ainsi dans la main pendant plus de 5km pour la manger tranquillement avant le ravito qui vient après le 30ème kilomètre. Je constate que mes 12,5 km/h sont tenus : c'est déjà ça de gagné.

Les quadriceps et les mollets commencent à durcir mais les quelques rares faux plats, écarts pour doubler ou pour se rendre vers les ravitaillements ne me créent pas pour l'instant de début de crampes comme j'avais pu en avoir les prémices lors du marathon de Toulouse.

Vu ma relative forme, je réfléchis 2 secondes et écoute mes sensations du jours pour forcer alors un peu l'allure. C'est d'ailleurs dégueulasse mais un peu grisant d'accélérer (relativement soyons modeste) alors que les premières faiblesses arrivent pour certains.

Plus on se rapproche du centre ville, plus le public est présent ... et plus j'ai l'impression d'accélérer. Ca va tenir ? Vaste question. Je note en tout cas qu'autour de moi beaucoup moins de coureurs qu'à Toulouse sont en déroute. Au pire quelques-uns marchent suite à épuisement ou crampes mais pas de "grands malades" étalés sur le bord de la route comme à Toulouse.

J'arrive au 40ème kilomètre avec les jambes de plus en plus en bois mais pour le reste nickel (bon certes les jambes c'est juste essentiel pour avancer) et avec une moyenne de 12,7 km/h sur les 10 derniers kilomètres.


Je termine les derniers kilomètres en essayant d'accélérer encore dans les relatives petites rues (et ses nécessaires relances) dont la dernière débouche sur "PostDamer Platz" qui laisse alors apercevoir la fameuse porte de BrandeBourg (cf. les derniers JO de Berlin et son marathon) et sa dernière ligne droite. A peine la porte passée, je donne tout ce qui me reste et termine mon second semi en 1h41'01 et 13,3 km/h de moyenne sur les 2 et quelques derniers kilomètres.

Ah oui aussi j'oubliais : 3h25'33 !!!! Et objectif également atteint pour ma mie avec 3h39'03 !!!!

Mouillé, fourbu mais Heureux !!!

"Ich bin ein berliner marathonien" :-)

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